Paroles et musique – Luiz MacPontes
Egalité, mon unique espérance,
La supernova de toutes mes étoiles,
À l’improviste je voudrais que tu débarques
Sur les terres des monarques
De mon pays natal
Je t’invite, ô reine égalité,
Viens intrépide apprivoiser les chacals,
Dresse ton drapeau et ton épée
Dans les rues empoussiérées
De mes tristes carnavals
Prends les armes puis allume une bougie
Sur l’autel tropical de la messe des vautours,
Prends ton pied puis dessine ton croquis
Dans les profondeurs du cœur de chacun
Et pour toujours
Hâte-toi de venir nous secourir,
Car ton peuple moribond périt
Dans les faubourgs
Egalité, éparpille ta semence,
Dans le jardin de mon enfance rurale,
Ramasse tes fruits miraculeux
Et dans ce jardin nouveau
Établis ta capitale
Tes attraits séduisent en permanence
Parce que ta providence est royale,
Ô reine, ton regard victorieux,
Fait trembler tous les bourreaux
De la scène mondiale
Prends les armes mets un terme à toute orgie,
Du bordel pontifical aux banquets de chaque cour,
Prends la garde puis prépare ton fusil
Comme un redresseur de torts face au
Dernier recours
Hâte-toi de venir nous secourir,
Car ton peuple moribond périt
Dans les faubourgs
OPORTUNO TEMPORE
Poème – Luiz MacPontes
L’immense pays où je fus citoyen
M’évoque les plus fâcheux souvenirs
Et l’essence de mes gracieux loisirs
― Piètre alliage ― mon seul bien.
Oh ! Pays qui m’empoisonne la vie !
― Les beaux jours de mon âpre jeunesse ―
Je te hais, car je t’aime ma patrie,
Mon cancer, mon élan, ma richesse.
Labarum de ma constante angoisse
Où j’essuie ― songeur ― mes yeux larmoyants,
Le berceau de mon regard rayonnant
Parmi mes sourires et grimaces…
L’œuvre d’art dans cet ancien monde
Qui le jeune Atlas porta sur son dos,
Je rêve de toi chaque seconde,
S’il te plaît, ne m’envoie pas de stylos
Je ne peux plus exprimer mes désirs,
Bien que nous soyons parfois complices,
La peur frappe mes fonctions motrices…
Je meurs sous les cendres de mes plaisirs
Dis-moi ! Ô Fleuron de l’Amérique !
Qui de nous est le traître le plus sale ?
Est-ce moi, dans mon état léthargique,
Ou tes seigneurs à l’esprit féodal ?
Pourtant, au parfum d’une fleur de lys,
Comme le Phénix je naîtrai du rien,
Je déploierai mes ailles et, païen,
Je te prouverai que je suis ton fils
Non ! Mon silence n’est pas pour toujours !
Magog ne peut vivre éternellement !
Le nirvana obtiendra son séjour
Dans mon cœur gavé de ressentiments…
Rouge ― plus intense que le carmin ―
Je te verrai en toute majesté
Sous le manteau blanc de la chasteté
Protéger ton pauvre fils pèlerin
Le sang contrit, qui court dans mes veines,
Je le verserai dans ton intérêt…
Comme Alexandre épousa Athènes
Je t’épouserai un jour, en secret
Nos noces tisseront notre fibre…
Méphistophélès dit : ― Elle est jugée !
La voix du ciel dira : ― Elle est sauvée !
Je dirai : ― Maintenant elle est libre !
Pour ton peuple, pour ton territoire,
Je serai prêt à brandir le sabre,
J’écrirai ― en vers ― notre victoire,
À l’ombre d’un magnifique arbre
Luiz MacVate_1968